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« Si nous ne pouvons pas accepter cet homme, en faire notre frère, c’est que notre communauté ne vaut rien. »

 

Ourania (Le Clézio)

 

Notre époque marque, sans conteste et de plus en plus manifestement, la fin de l’intérêt commun. C’est un truisme que de le dire. Société de conflits divers en effet, notre paysage de vie se partage entre de nombreux refus de rencontre, de refus de l’autre où, sans doute fait encore et toujours l’écho du « cache-toi, objet »[1] expression préférée au « montre-toi, révèle-toi à moi. » Ce désir de masque et de cache aux antipodes du désir de rencontre témoigne bien de la prégnance de la division, de la scission et de la rupture aujourd’hui dominante et qu’on pourrait comprendre comme un appel  à un certain cache-toi, autrui.

Il est vrai, comme le rappelle bien Laurent Cornaz que

« Un objet, ça se rencontre. Contentons-nous de la robuste simplicité de cette définition, de sa rusticité cynique. Un chien passe sa vie – de chien – en rencontres : sa truffe flaire l’objet, le mène d’objet en objet. L’éthologie, la science du comportement, retient, nous dit-on, deux attitudes basales quand un vivant rencontre un autre vivant : faire front, fuir. La seconde, l’évitement, serait la plus habituelle, la plus éthique donc étymologiquement {Par ethos, d’où vient éthologie, les Grecs signifiaient “mœurs, coutumes, habitudes.”} Mais l’affrontement n’est pas indéfiniment évitable, tôt où tard il faut s’y résoudre. C’est la loi du vivant qui se nourrit, se reproduit et meurt. Une rencontre se module selon le registre de la guerre : le combat, la morsure, la mort, la dévoration où s’assure une provisoire survie, ou celui de l’amour : la parade sexuelle, la capture hypnotique, la copulation où la vie se fraye un passage. Mars ou Vénus. »[2]

Serions-nous donc redevenus simplement du vivant pour ne faire de nos occasions de rencontre que des motifs d’exclusion? Dans une vie confrontée (ce serait donc juste de le dire ainsi) au « risque permanent des rencontres » (Cornaz) nous avons pourtant le serment de foi qui pourrait se formuler dans le constat que l’Autre existe, je le vois, je le sens, j’entends sa présence, je le touche.

Pour les écrivains du voyage, il s’agit surtout de dire cette rencontre pour peut-être, avec et grâce au mot de la désignation de l’autre, donner corps à ce dernier. J.M.G. Le Clézio fait partie de ceux-là. Son œuvre, depuis 1980, est pourtant originale parce que constituée à rebours de ce sentiment exclusif et elle repose sur un principe d’ouverture au monde fondé sur le désir. C’est du moins l’œuvre d’un auteur qui tente de dire que l’ailleurs existe, l’autre aussi en étant une continuité de nous-mêmes. C’est pourquoi, dit-il, par l’entremise de l’un de ses personnages : « J’ai préféré imaginer quelque part dans le vaste monde, dans un pays que je ne connaîtrai jamais, une vieille femme, des enfants, mes demi-frères et mes demi-sœurs. Je ne sais pourquoi, cette idée m’a fait du bien. Il me semblait qu’elle s’accordait à mes convictions, à ma foi dans la communauté du réservoir génétique humain, donc à la négation de toute tribu ou de toute race. »[3] Voila ainsi comment Le Clézio, en sa vision, dépasse le concept du citoyen républicain, censé recouvrir  à l’échelle de la nation celui de la mono ethnie, pour envisager un espace plus large de rencontre qui serait peut-être celui du citoyen du monde.

Cette conviction, traduite aussi explicitement, et qui se poursuit sur le champ des analyses critiques, n’est sans doute pas fortuite ; elle l’est d’autant moins qu’elle souligne l’extranéité ainsi que le partage dudit écrivain avec son alter monde. Elle témoigne du moins de la surévidence d’un lien que ce dernier entretient avec le monde de l’ailleurs, c’est-à-dire le monde de l’autre ; l’œuvre étant résolument guidée, avec cet auteur en voyage, cet auteur du voyage, par le schème du désir, celui de la rencontre, et par la tension (au sens le plus physique du terme) attractive vers l’ailleurs et vers l’autre, y compris aussi et surtout du plus marginal. D’ailleurs, dans un entretien qu’il a accordé à Claude. Cavallero, J.-M.G. Le Clézio confessait que son vécu d’acquis, son « expérience du monde amérindien n’a cessé depuis de conforter [ses] choix. » Il ajoute ainsi qu’en cela, c’est-à-dire « comme option consentie, la marge traduit [son] goût pour l’altérité, la différence. »[4]

 

Le Clézio serait-il ainsi, d’une certaine façon et à sa manière, l’anthropologue de l’ailleurs, certes également – mais d’abord aussi et en priorité – un écrivain, un narratif poète en quête d’un monde à découvrir, un monde qu’il examine surtout poétiquement? La ressemblance avec ces chercheurs en sciences humaines est en effet constamment perceptible, ne serait-ce déjà qu’au niveau de l’intention exploratoire que presque toute l’œuvre affiche si ostentatoirement. Mais, la différence avec tous ces scientifiques que cette œuvre juge parfois méprisants vis-à-vis de leur propre objet d’étude (« des anthropologues comme on dirait des anthropophages »[5]) et de leurs pairs des autres sciences humaines, est en même temps clairement mise à jour ailleurs, dans Raga notamment, où leurs méthodes souvent citées mais décriées, au début du récit, apparaissent approximatives au vu de leurs conclusions sur les Polynésiens, sur ce « continent [resté finalement] invisible » parce qu’ils  ne l’ont, du point de vue de l’auteur, que si mal sinon jamais vraiment approché. Dans Ourania, autre roman de Le Clézio, ce malaise persiste tant et si bien aussi que Daniel Sillitoe, géographe en mission au centre du Mexique et sur la colline des anthropologues (près de San Pablo) s’est très vite senti mal à l’aise, « condamné à l’isolement [face à ces gens apparemment convaincus que] l’anthropologie était sans conteste la reine des sciences humaines. »[6] Ces personnages, il les appelle, encore dans ce récit, « la clique des anthropologues » (p. 75), c’est-à-dire donc et selon ses propres termes, « tous ceux, les anthropologues en particulier, qui étaient imbus de leur savoir et le confondaient avec le pouvoir. » (p. 71)

 

Le critique littéraire devrait-il néanmoins, à cause de ce nomadisme empreint de curiosité d’ailleurs et de goût pour toutes les cultures autres, étrangères, amérindiennes et insulaires voire orientales, qui fascinent tant l’écrivain, rechercher les traits d’une écriture ethnographe, en ses textes? L’anthropologie serait-elle d’autre part, en soi, un projet littéraire dans son œuvre ? Tout tendrait à en accréditer, a priori du moins. Puisque, apparemment, Le Clézio, tout autant par exemple que l’un de ses personnages, Sabine Rodes, dans Onistha, ne semble intéressé par les éléments de la nature qu’en raison de leur seule signification anthropologique. Devant le Niger, celui-ci dit en effet que « c’était le plus grand fleuve du monde, parce qu’il portait dans son eau toute l’histoire des hommes, depuis le commencement. »[7] En de telles conditions où la quête n’est donc jamais insignifiante, il n’est pas faux de croire que l’écrivain reste, lui-aussi, sans doute au même titre que Sabine Rodes donc, comme métaphoriquement préoccupé par « la route qu’avait suivie la reine de Meroë, quand elle était partie à la recherche d’un autre monde.[8]» Ce serait du moins alors  une recherche, tout orientée vers l’Histoire, la Culture, disons les Valeurs des peuples, la plupart en marges de l’Occident, qu’il mène ; recherche dont il n’ignore cependant pas la difficulté. C’est en tout cas ce qu’on peut comprendre quand, Daniel dans Ourania, lui-aussi finit, un moment, par conclure finalement « qu’un géographe français ne pouvait rien comprendre à l’histoire récente de l’Amérique latine. » (p. 139). Ou, encore, c’est ce qu’on comprend tout autant quand le couple Le Clézio concédait à son tour, sans doute admiratif de la puissance des symbolismes enfouis dans les liens aux astres que seuls les autochtones sont capables de déchiffrer, quand ils avouaient qu’« en regardant Sid Brahim, nous pensions à tout ce qu’il savait déjà de ce monde lunaire, qu’aucun voyageur étranger ne pourrait jamais apprendre. » (Gens de nuages, p.110-111.)

 

D’un mot, disons que tout se passe comme si le moi qui cherchait à découvrir était mû par une tension du tryptique (menée essentiellement dans le magnétisme de la mer) que je définirais finalement ici comme étant l’espace narratif et poétique de l’expression du désir, l’impression de cette expression : l’itinéraire et le chemin diégétique mais surtout discursif par lequel s’opère la rencontre avec l’altérité. L’autre s’inscrit dès lors dans une dimension spatiale c’est-à-dire que la même ne va vers lui que pour réduire les distances, pour l’approcher au mieux, pour casser la distance qui sépare et définir le rapport si particulier ici de l’égoïté à l’altérité.

 

 Chez Le Clézio, tout  se décide dès l’incipit. Et ce qui détermine le départ, c’est surtout d’un pur désir dénué de toute obligation envers ces ailleurs qu’on découvre avec, par exemple, l’Alexis du Chercheur d’or entièrement plongé dans son rêve personnel, son rêve éveillé du lointain, rêve qui relève, chez lui, essentiellement de la pure curiosité, celle de l’explorateur en quête d’un trésor incertain. Il est vrai que dans son cas aussi, lui-même reconnaît encore que : « le meilleur, pour Laure et pour moi, était lorsque nous parlions du jour – lointain, évidemment – où nous reviendrons chez nous à Maurice, comme ces aventuriers vieillis qui cherchent à retrouver leur terre d’enfance. Nous arriverions un jour, peut-être par le même paquebot qui nous avait emportés, et nous marcherions dans les rues…» (Le Chercheur d’or, p.111) Il reste, toutefois, que la plupart de ces textes lecléziens, ayant pour dénotation l’ailleurs de désir, comportent en fait, presque systématiquement, un incipit orienté par un sens (qui n’a donc pas qu’une valeur sémantique) mais qui est presque toujours fortement vectorisé et tracté par et vers un objet de désir réel. Ce sont, à chaque occasion, des incipit dirigés, c’est-à-dire tendus, dressés même, sous le mode d’une tension érectile, attractive et invincible, qui a alors quelque chose de cérébral surtout mais aussi de physique, quelque chose de psychosomatique en somme. Sans doute, est-ce parce que dans l’esprit du sujet de la quête, prévaut peut-être le sentiment que l’ailleurs, dans l’échelle des valeurs, est « un pays hors du temps, loin de l’histoire des hommes », est « séparé des autres pays » et qu’il est « au sommet de l’existence terrestre[9] » ; et qu’ainsi, en le pénétrant et l’atteignant dans sa vérité profonde, c’est-à-dire dans sa dimension substantielle, ledit sujet pourrait atteindre une sorte de transhumance, une élévation au-dessus de son indésirable condition urbaine néanmoins dite civilisée. 

 

 Parfois décalés, c’est-à-dire situés au-delà des pages inaugurales de ses récits[10], ces incipit sont néanmoins toujours reconnaissables à leur forte charge émotive de désir de départ qui les déterminent en tant que force et puissance d’attraction et c’est cela qui les constitue, de mon point de vue, en vraie scène d’ouverture chez cet écrivain. Il s’agit en effet ici, la plupart du temps, de scènes de préparation au voyage en lesquels, comme tractés donc par cet invincible appel intérieur (vers l’extérieur), par ce désir d’aller à la rencontre de l’autre situé dans l’ailleurs, à Maurice ou à Rodrigues, par exemple, les passages textuels en question et leurs personnages ne semblent jamais en mesure de se départir de cette charge émotionnelle évidente qui les contraint et les étreint si fort en leur donnant leur atmosphère même. On y voit ainsi, bien souvent, des décors de pont de navire, des bateaux, ou des gens devisant à propos de leur future destination, des gens décidés, comme Alexis et ne vivant presque plus uniquement que pour ce fait. Car, dit-il, « Oui, je vais partir bientôt. Demain, ou après demain, je vais partir[11] » ; comme Laïla, dans Poisson d’or : « Alors, l’idée m’est venue de partir moi aussi. Traverser, aller de l’autre côté de la mer, en Espagne, en France, en Allemagne, même en Belgique. Même en Amérique » (p. 87.) ; comme Nina, dans Angoli Mala : « Il faut que je parte, il le faut… Dès que j’aurai un peu d’argent, je m’en irai, je m’en irai en ville, il faut que je parte maintenant. » (p. 247.) Les personnages qui les constituent sont donc tous pris dans une vive et intrépide impatience que le lecteur comprend très bien lorsque, par exemple, il voit que « à l’aube, quand personne n’était encore levé, Fintan était déjà sur le pont pour voir l’Afrique. Il y avait des vols d’oiseaux très petits, brillants comme du fer blanc, qui basculaient dans le ciel en lançant des cris perçants, et ces cris de la terre faisaient battre le cœur de Fintan, comme une impatience… » (Onitsha, p. 34.) Davantage même, ladite tension s’aimante, pour ainsi dire, en cela qu’elle traduit, presque physiologiquement, une évidente impatience chez ce personnage tout entier inscrit dans le désir :

 

« “ Quand est-ce qu’on arrivera ?” Maou ne savait pas. Hier, avant-hier, elle avait demandé à M. Heylings. Il avait parlé de jours, de semaines. Il y avait des marchandises à décharger, d’autres ports, d’autres jours d’attente. Fintan ressentait maintenant une impatience grandissante. Il voulait arriver, là-bas, dans ce port, au bout du voyage, à la fin de la côte de l’Afrique. Il voulait s’arrêter, entrer dans la ligne sombre de la côte, traverser les fleuves et les forêts, jusqu’à Onitsha. C’était un nom magique. Un nom aimanté. On ne pouvait pas résister. » (Onitsha, p. 52.)

 

Cet état est même souvent proche d’états fébriles, fiévreux, qu’on peut déduire d’un logique affect d’ordre psychosomatique impossible à maîtriser pour le sujet concerné. Maou se rappelle ainsi comment il a pu affecter son mari quand elle repense « à ce temps-là » et qu’elle « se souvenait de ce qu’il racontait alors, de sa fièvre de partir en Egypte. » [12]Mais, pourtant, et à les voir de près, ce ne sont pas de véritables états physiopathologiques qui sont ainsi présentés. Il s’agirait plutôt d’excitation nerveuse. Car, lorsque Alexis, dans Le Chercheur d’or, est, quant-à lui, curieux de découvrir la sucrerie et les champs de cannes de Yemen « derrière les montagnes des Trois Mamelles », certes à côté du domaine du Boucan, son lieu d’habitat, et lorsqu’il évoque « le bruit, les cris des enfants, l’agitation des hommes », il dit que « tout cela met une sorte de fièvre en [lui] qui [le] fait trembler.» Il est vrai, ajoute-t-il, qu’en raison de cela, sa « vue se trouble, et [qu’] il sent qu’il va vomir. » [13]  Mais, cet impact somatique notable n’est ici, en fait, que le résultat du trop plein psychologique emmagasiné par le trop vif désir de découvrir qu’on note chez la plupart de ces personnages de Le Clézio. Ainsi, le lecteur découvre-t-il, dans un autre récit, que Léon, le disparu, « lui aussi est impatient d’arriver, de toucher la terre où il est né. » Le narrateur, dans ce roman, précise, du reste, que ce qui brûle ce personnage, ce n’est « pas [le] regard mélancolique des Archambau, mais [plutôt la] la fièvre qui brûlait l’Eurasienne, la soif d’aventure. »[14] Cette attirance fiévreuse, on la ressent tout autant chez Nassima – dans Hasard. En effet, malgré les efforts de Chérif pour la retenir, « Chaque matin, dès qu’elle se réveillait, Nassima courait jusqu’au port, le cœur battant, comme pour un rendez-vous. Le bateau était toujours là… » Elle s’imagine que le bateau venait pour elle, « le Azzar était là, seul au centre de la rade, comme s’il était revenu chercher quelque chose ou quelqu’un. »[15]

 

De pareils états psychophysiologiques expriment donc plutôt un degré, une intensité, une intention ou, mieux, une in tension, de sens physique bien sûr, puisqu’alors force d’attraction certainement née du magnétisme irradiant d’une mer quasi atavique chez cet écrivain que je dirai de l’eau et dont le premier voyage maritime effectué à huit ans, comme d’une initiation marquante et « indice précoce du champ de tension, toujours pertinent chez l’auteur[16] » selon Isa Van Acker, s’imprime dans l’affect le plus profond de certains de ses personnages. Alexis par exemple dit que : « Du plus loin que je me souvienne, j’ai entendu la mer. Mêlée au vent dans les aiguilles des filaos, au vent qui ne cesse pas, même lorsqu’on s’éloigne des rivages et qu’on s’avance à travers les champs de canne, c’est ce bruit qui a bercé mon enfance. Je l’entends maintenant, au plus profond de moi, je l’emporte partout où je vais. » (p.13. Ils dénotent dans tous les cas une réelle et vive impatience qui décrit assez bien le prototype du personnage leclézien toujours tenu par un irrésistible appel intérieur de partir, un voyageur entièrement tendu vers un but, résolu, déterminé et pressé d’y arriver, comme s’il était tenu par une nécessité psychologique dont Alexis dit, à propos du sien, que « l’ennui que je ressens, et mon désir sont tels que Laure ne peut pas ne pas les voir .» (p. 316.) Il s’agit, de fait, d’un personnage perturbé, en alerte et dont le degré de cette progressive génération et de montée du plaisir anticipé de l’ailleurs, l’excitation psychique qui la soutient et l’exprime, son intensité, sa force voire son état et sa persistance, tiennent tous du fait que ce personnage est et demeure, comme dans la fixation de son désir, constamment tendu vers un ailleurs qui ne lui est donc pas psychologiquement insensible, un ailleurs qu’il espère depuis très longtemps rencontrer, et/ou (re) connaître. C’est du moins cet espoir qui transparaît au début de La Quarantaine où l’on décèle également un état d’impatience fiévreuse chez les passagers de l’Ava et, plus nettement encore, chez Suzanne, Jacques et Léon.

 

Ainsi se décline, par la pratique – celle d’un romancier, un certain discours de la méthode sur une altérité construite à travers la puissance attractive du désir.

 

 

                                                                                                                     Jean-Marie Kouakou

 

                                                                       Université Félix Houphouet-Boigny de Cocody.

 



[1] Laurent Cornaz, « Des tours de l’objet et des pratiques de la folie », Détours de l’objet, (ouvrage collectif), Paris-Montréal, 1996, Pratiques de la folie, p. 9. L’expression renvoie au « Tag (on dirait graffiti à l’époque) surgi, en mai 68, sur un mur du département de sociologie de Nanterre, derrière lequel résonnait encore les travaux d’un certain Jean Baudrillard. Reproduit in Les murs ont la parole, Tchou, 1972. » Ibidem. Note 1, de bas de page.

[2] Ibid., p. 10. La phrase entre {…} est de Cornaz. C’est la note de bas de page qui accompagne la citation.

[3] J.-M.G. Le Clézio, Ourania, Éditions Gallimard, Coll. Folio, n° 4567, 2006, p. 325. Il faudrait également citer le récent ouvrage de Moser qui oriente la perspective de lecture de l’œuvre dans la même direction : Keith Moser, J.M.G. Le Clézio, A Concerned Citizen of the Global Village, Hardback October 2012.

[4] C. Cavallero, « Les marges et l’origine. Entretien avec J.-M.G. Le Clézio », Europe, Le Clézio,  n°957-958, 2009, p. 30.

[5] J.-M.G. Le Clézio, Ourania, Op. Cit, p. 127.

[6] Ibid., p. 51.

[7] Ibid., p. 119.

[8] Ibidem.

[9] Désert, Op. Cit., p. 11.

[10] Généralement, dans les fictions et les intrigues de J-M.G. Le Clézio, il y a un tel renouvellement de la perspective narrative soumise aux caprices, aux désirs fluctuants des voyageurs, que demeure, pour les lecteurs, l’impression d’un recommencement de trajectoire diégétique en pleine avancée diégétique. Dans ces cas, il va de soi qu’il y a souvent plusieurs incipit dont la position syntagmatique est évidemment déterminée par ces « faux » re-départs. Il y a également d’autres situations, allant jusqu’au  transtexuel qui compliquent encore plus les choses. On trouve ainsi le véritable départ de Voyages à Rodrigues (qui n’est certes pas un roman) dans Le Chercheur d’or  où il est explicitement mentionné, par Alexis, que, en parlant de son père : « Il me parle pour la première fois de l’île Rodrigues, à plusieurs jours de bateau. Sur le mur de son bureau, il a épinglé un relevé de l’île, recopié par lui à l’encre de Chine et colorié à l’aquarelle, couvert de signes et de points de repères. » (p. 63)

[11] Le Chercheur d’or, p. 78.

[12] Onitsha, p. 96.

[13] Le Clézio, Le Chercheur d’or, Éditions Gallimard, Coll. Folio, n° 2000, p. 21.

[14] La Quarantaine, p. 39.

[15] Le Clézio, Hasard, suivi de Angoli Mala, Éditions Gallimard, 1999, p. 23.

[16] Isa Van Acker, « l’aventure maritime dans Le chercheur d’or et Hasard de la réinvention mythique à la fragilisation », Ouvrage collectif, sous la direction de Jollin-Bertocchi et Bruno Thibault, éditions du temps, Nantes, 2004, p.83.

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