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EDITORIAL

« L’Harmonie » qui est notre fil rouge cette année, nous fait cheminer par des voies souvent nauséabondes avant d’entrevoir le « bonheur ». N’oublions pas que les artistes suivent rarement les canons de l’harmonie et traquent la beauté dans la dissonance, l’asymétrie, voire le grotesque. Certains ont décrit le chaos, dévisager la décomposition, la mort et cela ne manque pas de grandeur. Même si la modernité de leur démarche a pu être dévoyée en nihilisme complaisant. Car atteindre un degré d’harmonie, n’est-ce pas vaincre après un combat laborieux ?

            Les individus qui cultivent les extrêmes travaillent à l’harmonie. Un être passionné ne fait jamais rien à moitié, c’est son luxe, sa noblesse. L’essentiel réside dans la direction que l’on prend, le sens que l’on donne, quand on voit le bout et qu’on s’évertue à atteindre l’enchantement du terme. Les mots, le coup de pinceau restent des coquilles vides sans la marque des obstacles, de l’épreuve, tous ces creux où nous tombons avant la Grâce, l’au-delà des désastres. Et sans perdre la route, « l’artiste réalise et se réalise pour se signifier» (François Cheng).

            C’est dans son travail acharné qu’il goûte le nectar et l’ambroisie, la nourriture des dieux. S’il l’a puisée sans abîmer la fleur, il peut voler dans la lumière.

                                                                                               Ne laisse en ce lieu, passant

Ni les trésors de ton corps

Ni les dons de ton esprit

Mais quelques traces de pas

 

Afin qu’un jour le grand vent

A ton rythme s’initie

A ton silence, à ton cri,

Et fixe enfin ton chemin.

                      François Cheng

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